Avec ça ?

CREMA AL PISTACCHIO
25% de pistaches, c'est pour ça qu'on l'aime tant ! Juste ce qu'il faut d'intensité pour finir le pot sans y penser. La Maison Scyavuru est un collectif de trois fermes productrices de fruits et fruits secs. Trois fermes qui mettent en commun leurs récoltes pour les transformer ensemble en confitures et pâtes à tartiner. Leur crème de pistaches est un bonheur. Parce que c'est un juste équilibre. Très pistache mais sacrément bien dosée. Elle ne sature pas le palais et donne envie d'y revenir très souvent. Trop peut-être ! À servir au fond de petits bols avec des framboises fraîches et des chouquettes. Ou simplement tartinée sur de la brioche fraîche. Aussi, on pourrait en faire un trifle. Une base de savoiardi imbibés de vermouth, des fraises, une couche de crème de pistaches, une couche de chantilly au mascarpone.

POUTARGUE DE MULET
Poche d’œufs de poissons ôtée délicatement de ses entrailles, nettoyée, salée puis séchée au vent, à l’air libre. On trouve le plus souvent de la poutargue de thon ou de mulet. Dans ma famille, on ne mange que la poutargue de mulet et qui plus est, celle de Martigues. On l’a toujours attendue comme le messi et avec ça les histoires de mon père. Son enfance, sa Méditerranée à Carro, au cabanon avec son père et la Tunisie de mon grand-père par la même occasion. Celle-là même que me raconte mon amie Laurence depuis Carthage. Boutargue + Boukha (l’alcool de figue). L’accord parfait à l’apéritif. La poutargue de la Maison Matthieu n’est pas celle de Martigues (la pêche est si courte !) mais qu’est-ce qu’elle est bonne ! D’une belle texture pâte d’abricot. Racée et pas trop salée. Sur la ricotta de brebis fouettée. Sur les œufs mimosa. Dans la pasta fredda. Cette recette qui me rend dingue. Des spaghetti cuits puis refroidis mélangés à l’huile d’olive, le citron, la chapelure, les fanes de fenouil taillés finement et tant de poutargue râpée, un peu de chapelure rôtie pour finir le grand jeu ! Et puis la fameuse sauce poutargue de ma mère. Pour faire une sauce poutargue bien onctueuse, il vous faut : une poutargue, de l’eau chaude et de l’huile d’olive. Plonger une demie-jambe de poutargue dans l’eau chaude. Elle ramollit. Puis la mixer avec un peu d’eau. Pas trop. Et ajouter l’huile d’olive en filet. On dirait presque une mayonnaise. À servir avec le fenouil coupé à la mandoline, de la fleur de sel, une volée de poivre et un peu d’huile d’olive. Aussi ma sauce préférée dans le sandwich baguette avec un filet de mulet grillé au barbecue.

LA MARINA
Et puisque j’étais à Piacenza, je rencontrais Marcello. Un jeune fou qui a commencé par faire du chocolat ‘bean to bar’ dans son garage, en inventant des machines pour optimiser les procédés de fabrication. Avec son ami Alberto, ils ont eu l’idée de conserver les noisettes de Piacenza en saumure puis de les torréfier pour les mélanger au chocolat. Magique. Résultat : la Marina n’a rien à voir avec une pâte à tartiner et pourtant elle en tient le beau rôle. C’est exactement celle que l’on pourrait étaler sur du bon pain rôti en rajoutant un filet d’huile d’olive comme en Catalogne. Elle est plus liquide. Plus intense aussi. On peut en napper des bombolonni (beignets italiens). Et oui, on peut s’en faire une petite cuillère avec le café, ça ne fait jamais de mal !