Avec ça ?

TARESE DEL VALDARNO
Entre Arezzo et Florence, certains charcutiers préparent encore cette pancetta plate. Elle est devenue très rare. Car le propre de la tarese est d’abord la taille. Le porc doit peser 180 à 210 kilos (pas si courant). La tarese pèse au final elle-même 20 kilos. Ses dimensions sont un beau 70 x 90 cm c’est dire ! Le ventre et la poitrine. D’abord massés avec un mélange de poivre, d’ail rouge grossièrement moulu, de genièvre et d’autres épices, puis mis sous gros sel durant 10 à 15 jours. Puis le morceau est à nettoyé, lavé et frotté avec un mélange d’épices à l’ail. Et placé dans une chambre froide pour un affinage de 60 à 90 jours. C’est cette lente maturation qui confère finesse et caractère à la tarese. Le Toscan la déguste avec un morceau de pain et un verre de vin. Et l’utilise aussi dans les pâtés, dans une farce, dans le soffrito. Je l’ai taillée en grosses allumettes pour la jeter dans le minestrone aux cannelini (les petits haricots blancs toscans dont je ne peux plus me passer), courge d’Albenga rôtie et chou frisé. Allegria !

GRANDE ANTIPASTO DEL SALENTO
Aubergines, courgettes et poivrons séchés au soleil, quelques olives leccine dénoyautées, des câpres, une pointe de piment, d'ail et de la menthe fraîche.

ANCHOIS à l’huile
Anchois à l'huile de la Maison Roque. Ceux-là mêmes que l'on vend aussi à la coupe à l'Idéal.

POUTARGUE DE MULET
Poche d’œufs de poissons ôtée délicatement de ses entrailles, nettoyée, salée puis séchée au vent, à l’air libre. On trouve le plus souvent de la poutargue de thon ou de mulet. Dans ma famille, on ne mange que la poutargue de mulet et qui plus est, celle de Martigues. On l’a toujours attendue comme le messi et avec ça les histoires de mon père. Son enfance, sa Méditerranée à Carro, au cabanon avec son père et la Tunisie de mon grand-père par la même occasion. Celle-là même que me raconte mon amie Laurence depuis Carthage. Boutargue + Boukha (l’alcool de figue). L’accord parfait à l’apéritif. La poutargue de la Maison Matthieu n’est pas celle de Martigues (la pêche est si courte !) mais qu’est-ce qu’elle est bonne ! D’une belle texture pâte d’abricot. Racée et pas trop salée. Sur la ricotta de brebis fouettée. Sur les œufs mimosa. Dans la pasta fredda. Cette recette qui me rend dingue. Des spaghetti cuits puis refroidis mélangés à l’huile d’olive, le citron, la chapelure, les fanes de fenouil taillés finement et tant de poutargue râpée, un peu de chapelure rôtie pour finir le grand jeu ! Et puis la fameuse sauce poutargue de ma mère. Pour faire une sauce poutargue bien onctueuse, il vous faut : une poutargue, de l’eau chaude et de l’huile d’olive. Plonger une demie-jambe de poutargue dans l’eau chaude. Elle ramollit. Puis la mixer avec un peu d’eau. Pas trop. Et ajouter l’huile d’olive en filet. On dirait presque une mayonnaise. À servir avec le fenouil coupé à la mandoline, de la fleur de sel, une volée de poivre et un peu d’huile d’olive. Aussi ma sauce préférée dans le sandwich baguette avec un filet de mulet grillé au barbecue.