Avec ça ?

CONFETTURA EXTRA de FIGUES et AMANDES
Je ne peux pas me passer de ce pot de confiture de Florence. Chiaverini fabrique depuis 1928. J’en ai rapporté un dans mes valises la première fois il y a 30 ans. Pour le pot évidemment. Ce packaging est imbattable. Mais Anna ne m’aurait jamais laissée l’acheter si ce n’était pas bon. Que dis-je c’est certainement l’un des fleurons de la production toscane ! Figues et Amandes ! Qu’est-ce que l’on veut de plus dans la vie ?

STRACCI TOSCANI
Je plonge dans le livre dédié à la Pasta de Rachel Rody et dans la mythique Pasta e ceci. Cette recette du Sud de l’Italie est la définition du réconfort. Des pâtes et des pois chiches, voilà tout ! Dans les Pouilles, les ciceri e tria en sont une version dans laquelle une partie de la pasta est bouillie et l’autre frite. En Basilicata, on rajoute aux deux ingrédients de la morue salée et des peperoni cruschi, de petits poivrons rouges frits et extrêmement croustillants. Mais au-delà des variations, le principe est toujours le suivant : on prépare le soffritto (mélange d'oignon, de céleri et de carotte finement coupés en dés frits dans l'huile), on ajoute les pois chiches cuits préalablement, on verse de l'eau ou le liquide de cuisson des pois chiches, on laisse mijoter et on ajoute la pasta à la fin. Dans ce cadre-là, on peut tout faire, on a tous les droits ! Les pâtes et les pois chiches peuvent être servis en bouillon ou non. On peut ajouter des tomates, des anchois, des pommes de terre et du céleri. On peut parfumer le tout à l'ail, au romarin ou à la sauge. Les pois chiches peuvent tout à fait venir d’un bocal. Ils peuvent être entiers ou réduits en crème. Et les pâtes peuvent être des lagane fraîches, des tagliatelles brisées, des maltagliati aux œufs si on veut ! On pourrait aussi les faire avec les Stracci de Fabbri justement !

CANNELLINI TOSCANS
La coopérative l’Unitaria a sauvé les légumineuses de la région de Lucca en Toscane. Une région fameuse pour cette culture que l’industrialisation était en train de ruiner. L’Unitaria est née à table lors d’un dîner entre amis désireux de sauvegarder les productions locales à travers la conservation du patrimoine génétique et la défense de la biodiversité. C’était en 1981. Aujourd’hui la coopérative réunit 600 producteurs de légumineuses, céréales, légumes et fruits. Et grâce au travail d’investigation, ils ont ainsi sauvegardé il”Rosso di Lucca”presidio Slow Food, il Fagiolo Malato appelé aussi di San Giuseppe et celui-ci... il Fagiolo Cannellino di San Ginese. Tout petits haricots presque tout nus, sans peau et donc plus digestes. Ils sont fondants et délicats. Avec une bonne huile d’olive, du sel, du poivre, quelques feuilles de sauge et une gousse d’ail, on tient un grand plat. D’abord on fait tremper les haricots la veille. Le lendemain, on les égoutte et on les met dans une casserole en terre (ce serait extra) sinon en fonte, on ajoute l’ail et les feuilles de sauge fraîche, deux cuillères à soupe d’huile d’olive et quelques grains de poivre noir. On couvre d’eau froide à fleur et on cuit à feu doux. Si on doit ajouter de l’eau pour terminer la cuisson il faudra l’ajouter bouillante. On sale en fin de cuisson et on laisse encore sur le feu doux 5 minutes. Normalement le rapport eau de cuisson et cannellini est parfait. On atteint la crémosité du tout. Et alors on les déguste avec un filet d’huile d’olive du terroir, de la fleur de sel, un tour de moulin à poivre. Souvent, on s’en régale sur des crostini chauds. Ça coule, les haricots tombent dans l’assiette. Ma questo è il bello del piatto ! On les sert aussi souvent avec du thon à l’huile et des oignons rouges ciselés. On peut aussi les mixer comme on ferait un houmous. Sans tahin bien sûr. Avec huile d’olive et sel. On sert ce houmous avec des betteraves et carottes rôties et des feuilles de sauge frites, un tour de moulin à poivre. Que de la douceur. Et puis ils sont magnifiques avec les encornets ! J'aime cuisiner les souvenirs. La première fois que je suis allée à la Boqueria avec mon père, je m’en souviens. Il avait des rituels. Il faisait le marché à Barcelone pour ma mère et s’arrêtait à la Barra de Pinotxo pour manger des haricots et des encornets sautés à l’huile d’olive et déglacés au vinaigre de Xérès. Ce goût-là me replonge dans ces années-là. J’ai servi les cannellini cuits en cocotte avec la polpa di pomodoro, de l’huile d’olive, de l’ail et du thym. Bien poivrés. Et j’ai jeté les encornets sautés à la manière de Pinotxo dessus. Boum !